Le coude à la portière

VANNES. La N165 égrène un serpentin de souvenirs minuscules qu'on pourra shazamer au gré de la mémoire fantôme de nos clouds, sitôt qu’à la moindre arnaque sentimentale de la rentrée, le temps se gâtera jusqu'à craqueler l'horizon de nos bronzages, comme ces terres sèches sur lesquelles le ciel fait pleuvoir des calamités.
L’auteur, Benoit Jeantet, une fois encore nous « embarque » dans un road movie hexagonal, « à la française », comme il aime le faire… et comme nous aimons l’accompagner. Le « serpentin de souvenirs », qu’il égrène au gré des routes départementales empruntées, est un prétexte pour revenir sur une époque révolue, du temps où il écrivait par intermittence pour la presse musicale : un petit monde fermé, codifié et inconnu du grand public.
« Je n’ai pas toujours été ce que je suis. Au commencement, alors, je suis né. Je suis né un 15 novembre et c’était en 1970. Ce jour-là, il pleuvait et la terre était lourde. Aujourd’hui, les choses sont un peu différentes. » Ainsi se présente Benoit Jeantet, auteur d’une dizaine d’ouvrages, poète et scénariste.