Les liaisons ferroviaires

Jean-Pierre Martin

Champ Vallon

  • 7 janvier 2011

    Voilà un drôle de sujet que ces "Liaisons ferroviaires" qui explorent l'amour contemporain pendant un voyage en train. Le TGV n° 9864, voiture 16, entre Nice et Bruxelles. A son bord, des hommes et des femmes. Une maître de conférences, un musicien de jazz, une psychanalyste, un ethnologue, un entraîneur de foot... sans oublier le conducteur, les contrôleurs, le barman. Tour à tour, on rentre dans l'esprit de chaque voyageur. Pensées, soucis, fantasmes... On observe une variété prodigieuse de comportements. Timidité, audace, exubérance...

    Au fil des pages, "on sonde le mystère des êtres qui passent et qui se croisent, s'aperçoivent, s'évitent, se renfrognent ou s'ouvrent les uns aux autres, se racontant leur vie le temps d'un voyage. Chaque passager nouveau, chaque gare est une promesse, l'esquisse d'une conversation, un geste intempestif, une manœuvre verbale, une interpellation exubérante, une pensée inavouable qui tout à coup, à la faveur d'une rencontre avec un inconnu, fait surface".

    Ce long trajet promet l'aventure : des rencontres improbables, des complicités passagères, des conversations passionnées, des stratégies de séduction, des amorces de relations, des interactions verbales... Quelle étonnante science que celle des transports relationnels. "Le transport des corps, la circulation des désirs". Un roman surprenant, facile à lire, qui dépeint merveilleusement le contraste entre la vitesse d'un TGV et la lenteur des rapports humains.