Le Théorème de Kropst

Emmanuel Arnaud

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    13 février 2012

    Attention, plongée dans le monde des grandes écoles, de l'élite de la nation. Entre blagues potaches, bizutages et véritable compétition entre les élèves, la lutte est dure. Pas de sentiments, il faut être le meilleur !
    Emmanuel Arnaud décrit un monde qui m'est totalement inconnu, et ce qu'il y a de bien dans son roman, c'est qu'il place son héros dans une classe de maths, là où la Littérature n'est pas la bienvenue. Ce genre d'études est cloisonné : les matheux avec les matheux et les khâgneux entre eux ! Il nous explique d'abord les méthodes de chacun des élèves pour arriver à grapiller quelques points dans les devoirs, entre les bûcherons, les analytiques, les intuitifs, ... Puis, les semblants de relations qu'ils instaurent entre eux : parfois de l'admiration, de la déférence, toujours liées au classement général de la classe. C'est un monde totalement clos qui peut faire peur à des non-initiés comme moi ; personnellement, je n'ai pas aimé plus que cela mes années lycée, mais elles étaient libres et je communiquais avec d'autres, sans arrière pensée.


    Là, lorsque Laurent commence à fréquenter les littéraires, à lire Proust et à discuter philosophie, il se met à dos ses collègues matheux. Mais finalement peu lui importe, puisque Mélanie et Claudia lui ouvriront des horizons qu'il ne soupçonnait pas. Son esprit s'ouvre et cela lui servira même dans ses études.
    C'est un roman assez étonnant, fort bien écrit, presque un huis clos dans les murs de Louis Le Grand, original dans le fond et la forme qui montre la jeunesse de notre future élite. Attention, parfois, ça peut faire peur, de mépris envers les plus petits, d'arrangements entre amis, de retournements de vestes : enfin, finalement rien de plus que ce que l'on voit tous les jours de la part de nos dirigeants adultes ! Oui, oui, Rastignac est bien réel et multiple. C'est un roman qui véhicule, par l'intermédiaire de ses héros, les principes décrits plus haut que je déteste et que je n'aimerais pas que mes enfants adoptent. Néanmoins, ce livre m'a retenu parce que justement, l'auteur en parle bien, ausculte et analyse les comportements des uns et des autres. Ses héros ne me sont pas sympathiques, ils sont même à l'opposé de moi, mais ils ont un côté pathétique : leur vie est toute tracée, déjà définie ; il m'est même venu l'image de certains d'entre eux, plus vieux et responsables politiques ou autres, personnes respectées au passé et au présent pourtant pas vraiment glorieux, coincés dans leur vie confortable de notables avec impossibilité d'en sortir sans une volonté hors du commun. Finalement, je les plains lorsque eux me méprisent.
    Laurent Kropst fait le lien entre le livre et les maths dans ce roman qui "est une ode à l'intuition, qui réconcilie la science et la littérature" (4ème de couverture) et qui mérite d'être découvert. 135 pages pour tenter de comprendre comment sont formés nos futurs patrons, chefs d'entreprises, hommes politiques, ... Personnellement, l'ambition, les moyens pour arriver à des fins prometteuses, l'absence de scrupules, etc, etc me font froid dans le dos et me dégoûtent : tous les ingrédients sont là, réunis, pour se faire peur mais sans hémoglobine ou suspense. Ça peut même être mieux qu'un thriller.


  • Conseillé par
    25 janvier 2012

    Un roman léger sur la vie étudiante

    Dans Le théorème de Kropst, Emmanuel Arnaud met l'accent sur certaines grandes écoles françaises et nous amène à réfléchir sur leur potentiel rôle dans l'ascension sociale. Il expose à le quotidien des étudiants de ces établissements et les difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés. Il met en avant la compétition qu'il peut y avoir dans ces grandes institutions et tout ce que leurs étudiants sont prêts à faire pour arriver à leurs fins et être les meilleurs. A travers ce roman, le lecteur entend beaucoup parler de mathématiques et de littérature, et peut quelquefois avoir dû mal à comprendre toutes ces références, qui sont pourtant faites de façon ironique. Le théorème de Kropst bénéficie d'une morale très peu recommandable mais qui a peut-être le mérite d'être vraie et sincère.