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Conseillé par Alex-Mot-à-Mots16 août 2024
technologie
Je ne suis pas à une contradiction près : je ne lis jamais de SF, sauf Alain DAMASIO.
Je me suis donc empressée de me procurer son dernier ouvrage, avant de prendre le temps de le lire.
Il ne s’agit pas d’un roman mais de réflexions autour de la technologie qui gouverne nos vies, nos corps, nos émotions.
Lors d’un séjour à la Villa Albertine à San Francisco, l’auteur a eu le privilège de rencontrer certains acteurs de la Silicon Valley, mais aussi d’arpenter les quartiers pauvres de la ville. Il nous livre ses réflexions fruits de ces rencontres.
Avec cette passion des mots qui lui est propre, il amène à réfléchir à travers une gymnastique du langage sur nos vies futures.J’ai ainsi découvert l’anneau de l’Apple Park, bâtiment circulaire dans lequel personne (hormis ceux qui y travaille) ne peut pénétrer, alors que tout le monde confie à Apple (et consort) des informations sur sa vie.
J’ai découvert les voitures blanches autonomes qui circulent dans la ville, expérimentant la voiture sans chauffeur. L’auteur imagine à ce propos un scenario catastrophe amusant de réalisme.
J’ai aimé ses réflexions sur le nouveau rapport au corps qui passe par des capteurs (cardiaque, sommeil…), éloignant les utilisateurs du ressenti direct plus émotionnel.
Enfin, j’ai aimé le dernier chapitre constitué d’une nouvelle inédite dans laquelle dans un futur pas si lointain, la nature se déchaine et la famille en prise avec les éléments est dépassée par l’Intelligence Amie qui régit l’appartement. Je ne vous dévoile pas la fin, pleine d’espoir tout de même.
Une lecture, comme toujours avec Alain DAMASIO, qui fait réfléchir sur l’emprise des nouvelles technologies sur nos vies sans être manichéenne.
PS : j’ai trouvé original l’utilisation de la féminisation des pluriels, rebattant les cartes du « masculin qui l’emporte », plongeant ainsi un pôle de l’humanité dans l’ombre dans laquelle il avait placé le féminin.