Proust et les signes
EAN13
9782130835585
Éditeur
PUF
Date de publication
Collection
Hors collection
Langue
français
Langue d'origine
français
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Proust et les signes

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Le mot « signe » est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment
dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche
se présente comme l’exploration des différents mondes de signes, qui
s’organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes
sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit
déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique,
Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un
homme peut être habile à déchiffrer les signes d’un domaine, mais rester idiot
dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un
domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n’ont pas
cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes
de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L’unité de tous les mondes est
qu’ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des
matières ; on ne découvre aucune vérité, on n’apprend rien, sinon par
déchiffrage et interprétation. L’œuvre de Proust n’est pas un exercice de
mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une
recherche de la vérité qui se construit par l’apprentissage des signes. Il ne
s’agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant
le vrai du faux.
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