Le feu au Moyen Âge
EAN13
9782753531086
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le feu au Moyen Âge

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Second volet d’un ensemble plus vaste consacré à la perception des forces de
la nature au Moyen Âge et qui compte déjà une étude sur l’eau, cette présente
recherche sur le feu s’intéresse à une composante ultra-vivante de l’univers,
profondément ambivalente. L’élément tend en effet vers le sublime, vers la
beauté irréelle à travers le ruissellement de lumière. La flamme est tout :
l’utile, la douceur de vivre, la perfection artistique, le mystère. La chaleur
qu’apporte à la maisonnée la cheminée est l’expression du parfait bonheur qui
favorise les rencontres, les veillées, les conversations. Et pourtant ce même
feu se révèle à d’autres moments source de malheur, instrument de torture ou
évoque la décomposition à travers le feu Saint-Antoine ou la destruction avec
le bal des Ardents. Ce travail de synthèse, difficile, repose sur un large
éventail de sources législatives, administratives, comptables, religieuses. Il
accorde une attention particulière aux ressources de l’ethnologie, emprunte
des exemples et des idées à la littérature, s’intéresse aux recherches
archéologiques, trouve des expressions dans les « ymaiges » picturales et
sculptées. Le développement s’inscrit dans quatre ensembles thématiques. Le
feu est d’abord intime d’une cellule familiale simple ou polynucléaire et son
évocation se fait dans un logis, devant une cheminée, sous l’éclairage
parcimonieux des flammes et des lampes à huile. Il s’intéresse au mobilier,
aux objets courants, aux hôtes, à la maîtresse de maison et à ses activités
quotidiennes ou à ses loisirs. Les plaisirs, les futilités, les amours
conjugaux et extraconjugaux donnent matière à l’évocation de situations
cocasses et de propos rabelaisiens. Le feu est associé au travail rural au
hasard de la découverte de « forgettes » de hautsfourneaux, de campements de
charbonniers et de chaufourniers, d’ateliers de potiers. L’artisanat urbain
transparaît à travers une analyse des métiers de bouche, de l’orfèvrerie, de
la fabrication de canons ou de l’alchimie. Le feu accompagne les
manifestations de joie, les réceptions et les fêtes avec les illuminations ou
les feux d’artifices, les offices d’une devotio moderna avec le luminaire, les
folies de la jeunesse autour des bûchers de la Saint-Jean, avec la lessive des
connards de Rouen ou les farandoles. Mais la tragédie n’est jamais très
éloignée du plaisir. Les lanternes des morts, les représentations de corps
calcinées, d’autres manifestations de l’ars moriendi rappellent une cruelle
réalité. Les fièvres, des feux intérieurs, le mal de Saint-Antoine consument
les malades. On exécute sur le bûcher, dans une marmite à bouillir les
faussaires, après toute une cruelle et édifiante mise en scène. Les incendies
sont fréquents dans une civilisation où la promiscuité et l’imprudence font
craindre le pire.
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