Ararat
EAN13
9782267020953
ISBN
978-2-267-02095-3
Éditeur
Christian Bourgois
Date de publication
Collection
Littérature étrangère
Nombre de pages
350
Dimensions
20,5 x 12 x 2,3 cm
Poids
315 g
Langue
français
Langue d'origine
flamand, néerlandais
Code dewey
910
Fiches UNIMARC
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Indisponible
Frank Westerman a été élevé dans une mouvance plutôt stricte du christianisme hollandais. Il a perdu la foi dans ses jeunes années et se considère comme athée et matérialiste. Malgré des études et une formation scientifique, il conserve une certaine fascination pour le religieux. C’est la raison pour laquelle il décide d’entreprendre une expédition en Turquie afin d'atteindre le sommet du mont Ararat où, selon la légende biblique, l’arche de Noé s’échoua après le déluge et où Dieu décida de réaliser une alliance avec l’humanité. Une décision motivée par une curiosité scientifique évidente (il est ingénieur agronome), mais aussi par son désir de confronter son athéisme à une certaine "nostalgie" religieuse qui ne manquera pas de le saisir à mesure qu'il approchera de ces lieux si chargés en symboles bibliques (dont son enfance fut bercée), et fréquentés par nombre d'illuminés "chercheurs d'arche". Situé en Arménie, le mont Ararat est aujourd’hui un carrefour géographique, politique et culturel, marqué par des siècles de confrontations entre les différentes cultures de la région. Lorsque Westerman se retrouve aux pieds de la montagne, il se voit confronté à un défi à la fois physique et religieux : où est le Dieu dont on parle dans la Bible lue par mes enfants ? Quelle est la chose ou la personne qui l’a remplacé ? Est-il possible de faire abstraction de la religion lorsqu’on a été élevé et éduqué selon ses principes ? Au fil de son ascension, Westerman croise en effet des géologues, des prêtres, et même, au sommet, un groupe d’explorateurs en quête d’éventuelles vestiges de l’arche perdue. Mais, à leur différence, il décide de mettre l’accent sur la recherche plutôt que sur l’arche, doublant ainsi son exploit physique d’un cheminement intérieur. Il n'atteindra jamais le sommet, perdu dans la neige et le brouillard, de même que sa quête philosophique aboutira au constat selon lequel certaines choses dans ce domaine doivent demeurer nimbées de brouillard. Il n'y a pas d'arche sur le mont Ararat, bien sûr, et Frank ne retombe pas dans la religion. Mais il montre au lecteur qu'il faut laisser la place au mystère. Entre récit de voyage, livre philosophique et autobiographie, Ararat est un livre ambitieux, extrêmement réussi.

Né en 1964 à Emmen aux Pays-Bas, Frank Westerman est ingénieur agronome de formation. Dans les années 1990, il effectua de nombreux voyages en tant que journaliste à travers l’Afrique, l’Amérique latine et l’Europe de l’Est. En 1992, il part comme reporter couvrir le conflit en ex-Yougoslavie pour le quotidien néerlandais De Volksbrant. Il fut notamment l’un des seuls journalistes à réussir à pénétrer à Srebrenica lors du massacre de 1995. De cette expérience, il tire son premier roman : The Bridge over the Tara (1994). Entre 1997 et 2002, il fut correspondant à Moscou. Depuis 2002, Frank Westerman se consacre pleinement à l’écriture à Amsterdam, où il vit. Depuis, Frank Westerman a accumulé les marques de reconnaissance : Les ingénieurs de l’âme a reçu de nombreuses récompenses aux Pays-Bas et a été traduit en neuf langues. El Negro et moi, a reçu la Goldene Eule, l’équivalent du prix Goncourt pour les Pays-Bas et la Belgique. Ararat a figuré sur les dernières sélections du prestigieux prix AKO aux Pays-Bas.

Périple haletant qui nous emmène le long de la ligne de faille qui sépare la religion de la science, Ararat relate, au fil d’un récit fort et documenté, le pèlerinage d’un agnostique, Westerman. Il y explore, entre autres, ce que l’on pourrait appeler le « paradoxe de la connaissance » : plus nous progressons dans la connaissance, plus nous prenons conscience du peu que nous savons. Il attire également l’attention du lecteur sur des faits peu connus au sujet des textes bibliques, des mouvements religieux passés et présents, et de l'équilibre politique délicat qui règne dans cette région située à la frontière de la Russie, de la Turquie et de l’Arménie. Ararat constitue également un voyage dans le passé de l’auteur : il revient sur son enfance, sa famille, ses croyances (d’hier et d’aujourd’hui), ses études scientifiques et sur la cohabitation forcée entre fiction et religion.

« S’il y a un livre cette année qui justifie l’importance de la traduction […] c’est Ararat de Frank Westerman. » The Times

« Un court livre d’une incroyable richesse […] écrit avec suffisamment de connaissance, d’habileté et de compétence pour tenir éveillé le plus somnolent des lecteurs de la première à la dernière page. » Alexander Waugh, The Spectator

« Un thriller scientifique [...] Westerman est un génie – une vraie découverte tant pour les profanes que pour les initiés. » Deutschlandradio Kultur

« Un livre, magnifiquement écrit, qui donne à réfléchir, et qui est bien plus qu’un simple récit de voyage. Westerman a atteint son but – escalader une montagne – et a trouvé une réponse, en quelque sorte, à comment science et religion arrivent à co-exister. » The Literary Review
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