- EAN13
- 9782811113957
- ISBN
- 978-2-8111-1395-7
- Éditeur
- Karthala
- Date de publication
- 12/03/2015
- Collection
- TRADITION ORALE
- Dimensions
- 24 x 16 cm
- Poids
- 364 g
- Fiches UNIMARC
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Anthologie critique du conte akan - histoire d'Ananse l'Araignée
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Tradition Orale
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L’art du contage remonte, chez les Akan de l’ancienne Gold Coast et du Ghana actuel, à la période précoloniale. Les histoires d’Ananse l’Araignée constituent un genre littéraire oral important qui vit probablement le jour vers l’époque où se constituèrent, en ces terres forestières et aurifères du golfe de Guinée, des matriclans et des royaumes. On retrouve déjà les traces des récits mettant en scène le « Till l’Espiègle africain » dans le récit de voyage du marchand danois L. F. Römer (1760). Au début du XIXe siècle, les missionnaires bâlois (tels que J. Grauer, I. Adaye et I. Bellon), puis l’anthropologue R. S. Rattray produisirent les premiers recueils bilingues de « fables » ou « récits folkloriques ». Le souvenir des tours malicieux du fabuleux semeur de troubles de leur pays natal resta ancré dans l’esprit de ceux et celles qu’on emmena sur des navires négriers vers le Nouveau Monde. Les Coromantee (esclaves originaires de la Gold Coast) y réinventèrent la figure de ce grand Bouffon dont les actions préfigurèrent symboliquement les mouvements de résistance des esclaves noirs face aux maîtres blancs des plantations, comme en témoignent, en particulier, les Jamaica Anansi Stories collectés par M. W. Beckwith (1924) parmi les descendants des anciennes communautés marrons de la Jamaïque. Compé Anansi participa, plus généralement, à la construction de la culture africaine américaine. Par un mouvement inverse, se manifesta sur le littoral de la Gold Coast l’influence de la culture noire des Amériques que les marins venus de ces contrées lointaines répandaient dans les grands ports. De nouveaux genres littéraires populaires, théâtraux (le Concert Party et l’Anansegoro) ou musicaux (le Highlife), virent alors le jour ; leurs créateurs s’inspirèrent aussi en partie de l’Ananses?m pour la production de spectacles qui enthousiasmèrent les foules, avides de lutter pour l’indépendance du Ghana vers laquelle les conduisait K. Nkrumah, le Panafricain, mais aussi rapidement assoiffés de justice sociale au sein d’une jeune Nation ghanéenne où les uns étaient regrettablement « mieux assis » que les autres. Christiane Owusu-Sarpong est ethnolinguiste et elle a enseigné durant 25 ans à l’Université de Kumasi, au Ghana. Elle a publié divers travaux sur les arts, la littérature orale et l’histoire des Akan du Ghana. Elle a traduit en français la série Women Writing Africa (Des femmes écrivent l’Afrique), Feminist Press de New York et les éditions Karthala.
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