__Troubles__

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Blogueuse littéraire toujours à la recherche de la perle rare !

Les Presses de la Cité

20,90
Conseillé par
17 mars 2017

Un belle promesse....

L'histoire était prometteuse, pouvoir remonter le temps afin d'assister à des concerts, qui n'a jamais rêvé de pouvoir le faire ? On nous promettait de l'humour alors j'ai cherché...
Ca commençait bien, vraiment bien, les premiers chapitres nous entraînent rapidement dans ce monde rock'n roll mais pour moi l'effervescence n'a pas durée. Les propos scientifiques, bien que nécessaires, m'ont perdue. J'ai fini par m'ennuyer même si j'ai trouvé le personnage de Karl très attachant.
Le résumé du roman n'est pas l'intrigue centrale du roman et c'est bien dommage puisque là, ça aurait vraiment pu être drôle. Le personnage de Lena m'a fortement déplu, elle est pénible et même si elle a toutes les raisons du monde pour être telle qu'elle est, un peu de nuance aurait été bénéfique à l'histoire.

Vous aurez compris que la thématique principale de ce roman est le voyage dans le temps et l'impact que cela peut avoir sur le présent hypothétique ( que de grands mots !). Le passé est intéressant a revisité pour les nostalgiques et aussi pour les traumatismes que l'on vaudrait éradiquer, mais alors le futur décrit par Mo Daviau pour moi a été la goutte d'eau qui m'a quasiment poussé à ne pas terminer son roman.
J'ai persévéré, parce que je n'aime pas abandonner un livre, et parce que je gardais espoir. Ce que j'ai préféré dans ce roman c'est la nostalgie qu'éprouvait Karl pour son histoire, même s'il a vécu des choses difficiles, il n'a jamais voulu changer le cours de l'histoire, un beau personnage avec des principes, construit de façon intelligente.
Wayne, et sa volonté de changer le monde, ce gentil utopiste mal dans sa vie, aurait mérité un traitement plus important. Karl Bender... Il restera un personnage mémorable. Le style de Mo Daviau est agréable, quand la science n'encombre pas le raisonnement et le propos final.
J'ai lu de nombreuses critiques positives sur ce roman, alors peut-être devriez-vous vous faire votre propre opinion et ne pas vous arrêter à mon ressenti, qui bien entendu est 100% subjectif.
Je n'ai jamais été aussi heureuse de terminer un roman et de passer à autre chose.

Conseillé par
9 mars 2017

Une belle découverte !

Dans un premier temps, comment ne pas s'arrêter sur la couverture ? La photo choisie nous fait déjà voyager dans le désert dans un autre temps, ce qui est un très bon prologue pour le roman lui-même, dès le départ on se sent dans l'ambiance.

Noelie est le personnage central de ce roman, dès les premières pages elle est dans les airs alors qu'elle a plus de soixante ans... Sa petite fille nous raconte son histoire à partir de souvenirs d'enfance et de ce que sa grand-mère lui a raconté. De sa conception dans la campagne au nord de l'Italie, jusque dans le désert Libyen, on va suivre l'évolution de cette jeune femme résolument moderne. Les descriptions sont parfois à couper le souffle, je me suis plusieurs fois représenté le sable du désert et le vent du bord de mer, sans oublier l'odeur particulière des fleurs cultivées par la famille de Noelie.

Le style de l'auteure est fluide et très agréable, cela m'a permis d'avoir un bon rythme de lecture et de terminer très rapidement le roman. Je ne peux pas dire que je me sois particulièrement attachée aux personnages mais de façon général le récit est très intéressant, il donne un éclairage sur ce qu'était la vie paysanne au début du XXème siècle, mais surtout sur la place de la femme dans la société. Peu de roman de ma bibliothèque traitent de la société italienne, et encore moins à travers les deux guerres mondiales, j'ai donc vraiment apprécié ce côté historique. On ne fait que peu de fait de la volonté colonisatrice de l'Italie dans les années 30 et j'ai pu découvrir ce pan de l'histoire.

Looping pour moi a été une belle découverte, et le retournement de situation dans les dernières pages m'a vraiment surprise et cela a encore ajouté à mon plaisir. Alexia Stresi a signé un très bon premier roman et j'espère que les suivants seront au moins à moitié aussi bons.

La lecture est un plaisir et celui-ci est encore décuplé quand il me permet de découvrir des choses.

Symboliquement, le fait de poster cette chronique au lendemain de la journée mondiale des Droits de la femme est important puisque Alexia Stresi a fait de son personnage principal, l'incarnation de la femme moderne, que rien n'arrête, qui démontre que tout est possible quand on y croit.

Vous aurez compris que j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture et que je recommande vivement ce roman !

Conseillé par
27 février 2017

Une lecture magique

Il faut que je vous dise quelque chose avant de développer mon avis sur le roman, certains attendent religieusement la sortie des nouvelles consoles de jeux ou l'arrivée du Beaujolais nouveau (à consommer avec modération, où même à ne pas consommer du tout ^^) moi j'attends chaque parution de Cyril comme un enfant attend le matin de Noël, c'est vous dire dans quel état d'esprit je me trouvais.

La couverture a un je-ne-sais-quoi de désuet et de charmant, très fin des années 1980, tout ce qui me rappelle mon enfance ! Le pitch avait de quoi me séduire, puisqu'en 2015 j'avais... 38 ans. Qui n'a jamais eu envie de pouvoir parler à son petit Moi, pour l'aider à grandir, lui dire que certains chagrins passeront, d'autres moins, Cyril Massarottto a quelque chose de spécial, il n'a pas un style reconnaissable entre mille, il se renouvelle à chacun de ses romans, le point commun que je leurs trouve, c'est le capital émotionnel, il trouve la faille dans nos coeurs et on ne peut pas oublier nos lectures, je n'arrive jamais à me replonger immédiatement dans une autre lecture car je laisse une partie de mon esprit entre les pages du roman à peine achevé.

Quelqu'un à qui parler est un roman particulier qui nous rappelle qu'il ne faut pas oublier nos rêves d'enfant, qu'il faut se souvenir de ce qui était essentiel à cet âge où l'on se construit. Garder son âme d'enfant fera de nous des adultes accomplis et aussi heureux que possible.

Les personnages du roman sont attachants, ils n'ont rien de spécial, ils sont représentatifs du monde, c'est le point fort de l'auteur, il rend l'identification possible et la magie opère, Samuel pourrait être la projection de n'importe quel trentenaire célibataire, sans famille qui fait le point sur sa vie. Les M&M's sont des figures parentales de l'ombre idéales et le personnage de Li-Na donne un brin d'exotisme au récit.

Comme à chaque fois, j'ai ri, ce qui a surpris les clients de Starbucks Coffee où j'ai dévoré 80% du roman, j'ai pleuré d'ailleurs j'ai dû interrompre ma lecture pour ne pas le faire en public ! J'ai vécu un condensé de vie avec ce roman.

Ce que j'ai apprécié le plus dans cette lecture, c'est que les conversations entre les deux Samuel ne prenaient pas trop de place dans l'intrigue, elles sont le fil rouge, le lien entre les différentes aventures du narrateur et c'est franchement bien joué.

Mon seul bémol c'est que ce roman se lit vite, il se dévore trop vite, j'en redemande encore et il va me falloir attendre le prochain bijou de Cyril pour vivre ça de nouveau...

Fort heureusement pour moi, je vais avoir le privilège d'aller le rencontrer au Salon Lire Paris fin mars et je pourrais enfin lui dire de vive voix tout le bien que je pense de ses écrits !

Conseillé par
17 janvier 2017

Brillant !

Pour tout vous dire j'ai lu ce roman depuis un petit moment déjà mais comme toujours, lorsqu'une lecture me bouleverse à ce point là, j'ai ensuite beaucoup de mal à en parler. Je ne sais pas trop par où commencer...

La couverture en elle-même n'est pas très parlante, il s'agit d'une coupe de tronc d'arbre, ce qui ne nous éclaire pas vraiment sur le contenu. Ce côté un peu mystérieux m'a poussé à ouvrir le roman avec une certaine fébrilité. dès les premières pages le ton est donné, Pete, l'assistant social et personnage principal, va nous faire vivre des aventures pas franchement plaisantes dans une Amérique profonde des années 1980. Entre cas sociaux, délires, drogues et alcools, le personnage reste assez conscient de ce qu'il se passe autour de lui, même s'il n'est pas maître de son destin. Je l'ai perçu comme un instrument narratif, comme si la globalité du récit devait être mise en valeur par l'histoire de Pete et de sa fille, fruit n'étant pas tombé bien loin de l'arbre... La jeune fille, narratrice de certain chapitre vit une adolescence sans repère et est livrée à ce que la rue fait de pire dans les années 80.

Pete se lance dans un parcours de rédemption familiale et professionnelle mais il ne sait pas vraiment comment s'y prendre et ses travers reprennent souvent le dessus sur sa bonne volonté.

L'histoire de Cecil est dérangeante, malsaine et on comprend alors pourquoi Pete s'implique autant dans son métier, non seulement sa vie personnelle est un désastre mais il se croit investi d'une mission plus importante que celle de se sauver lui-même. Puis la rencontre avec la famille Pearl va nous dévoiler un autre pendant de sa personnalité, Pete est obstiné, il veut aider cette famille et connaître leur sombre histoire, il s'implique beaucoup, mais quelque part au plus profond de l'horreur trouve la force de lutter pour sa propre famille.

Un roman noir, un peu rock'n roll dans son contenu, il y a à l'intérieur l'essence des années 1980.

Le premier roman de Smith Henderson est dense et profond, il parle de lAmérique profonde et méconnue, sans l'édulcorée, j'ai retrouvé chez lui quelque chose de William Faulkner, pour moi ce roman est vraiment très bon et passionnant. C'est un must pour es amoureux de la littérature, je ne me suis jamais ennuyée et j'ai regrettée d'avoir tournée la dernière page.

Ici, il n'y a pas de Happy End, il n'y a que la vérité de l'écrivain, brute et brillante.

Je ne saurai que vous recommander cette lecture qui figure en tête de mon top 5 de 2016 !

Conseillé par
8 décembre 2016

Moderne !

J'ai mis pas mal de temps à rédiger ma chronique sur ce roman, non pas que je ne l'ai pas apprécié, mais il m'a fallu le temps de le digérer. Julie Estève, avec ce premier roman, entre de plein pied dans ce que l'édition fait de plus moderne. Elle écrit sur notre monde actuel, avec un langage cru, sans fioritures, elle va droit au but et tant pis si le lecteur peut être choqué ou ne pas apprécier le style en question.

Lola, le personnage central du roman est une femme paumée, qui ne se remet pas de la mort de sa mère et vit toujours dans l'ombre de son premier chagrin d'amour. Elle est belle à sa façon mais se maquille trop, se cache sous des vêtements qui sont ceux des filles de joie, elle consomme les hommes à l'envie, de tous les genres et partout. Elle récupère sur chacun d'eux un trophée, un morceau d'ongle coupé après le coït, qu'elle garde précieusement dans un bocal, comme pour remplir ce vide en elle qui prend chaque jour un peu plus de place.

Le personnage devient attachant au fil des pages, lorsqu'elle parle de ses blessures, lorsqu'elle commence à s'ouvrir et lorsqu'elle rencontre un homme en particulier, on pense qu'elle va commencer à guérir, qu'elle progresse.

Moro-sphinx est pour moi une belle allégorie moderne sur le célibat et sur la perte d'êtres chers, on devient ce que l'on est en fonction des circonstances, des accidents de la vie, l'être humain est un terrain toujours en travaux et ne reste pas figé comme un souvenir.

Ce roman a quelque chose de dramatique car il trouve une résonance dans chacun des lecteurs même si c'est à des degrés différents. Qui n'a jamais perdu un être cher, n'a jamais eu de problèmes familiaux ou n'a jamais vécu de chagrin d'amour destructeur ?

Lola est habitée par ses démons, représenté par son serpent avec lequel elle sort, elle lutte pour changer et la question à laquelle le roman fini par répondre est "va-t-elle gagner son combat?"

J'ai passé un moment de lecture très intéressant et j'ai déjà hâte de lire le prochain roman de Julie Estève car ce fut une belle découverte. Les éditions Stock ont eu raison de parier sur elle.