Fiorina, voleuse des rues, est repérée par Le Vénitien – un homme qui tient à garder son anonymat. Et on comprend vite pourquoi : il entend compromettre Galilée. Et l’envoyer au bûcher serait la cerise sur le gâteau… Le comploteur obtient un poste de servante pour Fiorina dans la maison du célèbre savant. Sauf que la jeune fille n’est pas vraiment celle qu’elle prétend être, ce qui pourrait bien faire capoter le plan.

Guy Jimenes nous emmène dans une petite parenthèse enchantée. J’ai adoré ce voyage dans le temps qui nous permet de côtoyer un des plus célèbres scientifiques de son temps. Les accusations d’hérésie lui pendent au nez, il le sait et ruse admirablement pour y échapper. Il faut dire que ces observations sont dangereusement novatrices pour l’époque, ce que l’Église ne voit pas d’un bon œil.

Complot à Florence, c’est plus que ça. Certes, il y a tout le contexte, les personnages historiques rencontrés… mais il y a également la fiction ajoutée par l’auteur. Il le précise lui-même à la fin, il a tout inventé ou presque de cette aventure trépidante. En quelques pages à peine, on s’attache à Fiorina, embarquée bien malgré elle dans cette sombre histoire. Grâce à son intelligence et surtout sa débrouillardise, elle va démêler ce sac de nœuds et faire ses propres choix… pour le meilleur et pour le pire !

En conclusion, une belle petite surprise. Ce roman est court, mais il offre une sacrée aventure. Une histoire intéressante, un enjeu de taille et un personnage attachant… que demander de plus ?

Emma Stein n’est plus que l’ombre d’elle-même. Craintive et sur la défensive, elle n’ose plus mettre le nez dehors et reste enfermée chez elle où elle enchaîne les crises de panique. En effet, elle a peur de recroiser la route du Coiffeur, le psychopathe dont elle a été l’une des malheureuses victimes. Sa fragile reconstruction est mise en péril le jour où son facteur lui laisse un colis pour un de ses voisins. Rien d’étonnant dans cette démarche, mais l’idée n’enchante pas la jeune femme… et la bouleverse lorsqu’elle s’aperçoit que le destinataire lui est totalement inconnu. Il ne fait pas partie du voisinage, elle en est certaine. Persuadée qu’il s’agit là d’un jeu cruel du Coiffeur venu l’achever, elle craint le pire… Toutefois, elle est loin d’imaginer que ce n’est pour elle que le début d’un long calvaire.

Sebastian Fitzek, un nom qui s’est vite fait connaître dans le monde du thriller. Et après lecture du "Colis", je comprends pourquoi. Cet auteur a un talent indéniable pour créer une ambiance anxiogène. Emma est dans une situation désespérée. On se dit qu’elle est au fond du gouffre et on imagine mal comment cela pourrait être pire… Mais à chaque fois l’auteur, lui, le voit très bien et fait vivre à son héroïne une véritable descente aux Enfers.

"Le Colis" est un roman à suspense plus que réussi. Sebastian Fitzek m’a baladée par le bout du nez tout au long de ma lecture. J’ai foncé tête baissée dans ses pièges et fausses pistes, sans jamais avoir la moindre idée de la terrible vérité. Je suis donc très heureuse d’avoir enfin découvert sa plume. Vu les heures d’angoisse qu’il m’a fait vivre, j’ai hâte de me plonger dans le reste de sa bibliographie (Maso, moi ? Non…).

En conclusion, "Le Colis" est un thriller addictif. Aucun temps mort, du suspense et de l’action. Autant dire qu’une fois qu’on met le nez dedans, il est difficile d’en ressortir avant de connaître le fin mot de l’histoire.

Fitz a échappé de peu à la mort, et alors qu’il peine à se remettre des épreuves traversées, il est obligé de reprendre du service en mettant ses talents d’assassin au service du royaume et de Vérité. Il tente de le seconder de son mieux, mais il y a fort à faire : les Pirates Rouges restent une menace aux portes des Six-Duchés, les Forgisés se font de plus en plus téméraires, la nouvelle Reine a du mal à trouver sa place et le Roi Subtil semble s’étioler tandis que son fils Royal enchaîne les manigances afin de mettre la main sur le trône. Sans parler de Molly, Prudence, Brodette et Burrich qui essayent de s’immiscer dans sa vie mais qui ne comprennent pas la distance qu’il est obligé d’afficher afin de sauvegarder les secrets de sa double vie… et de protéger les gens qu’il aime.

Encore un tome intense et bourré de péripéties. L’intrigue semble partir dans différentes directions, mais peu à peu on comprend qu’elles se recoupent toutes en un point central : Fitz. Il est le catalyseur, la clef de voûte et ses actions peuvent avoir de grandes conséquences. Tant de responsabilités peut effrayer… Mais notre héros n’est pas n’importe qui. Il a beau être un bâtard, le sang royal qui coule en lui prend le dessus. Il comprend qu’il doit faire face s’il veut protéger son peuple car personne ne le fera à sa place.

C’est un plaisir de retrouver Fitz et de le voir évoluer aux côtés de personnages hauts en couleurs. Et pourtant, il est bien seul. Il ne peut se confier à personne… Et ceux qui connaissent son secret ont bien plus important à faire que d’écouter les jérémiades d’un adolescent forcé de grandir trop vite et mal dans sa peau. En effet, le royaume est au plus mal et risque de s’effondrer. Les menaces viennent aussi bien de l’extérieur, avec les Pirates Rouges aux intentions nébuleuses, que de l’intérieur, avec les Forgisés – une plaie béante – et les complots de Royal.

En conclusion, ce deuxième tome est dans la digne lignée du premier. C’est un vrai plaisir à lire. Robin Hobb a un talent de conteuse indéniable, elle met en place ses pions, prépare la suite tout en nous livrant une histoire captivante. J’ai hâte de poursuivre l’aventure et de voir ce que l’avenir réserve à Fitz ! (Parce que je ne m’en souviens pas, et j’en suis bien contente : cela me permet de redécouvrir la série et de m’émerveiller comme au premier jour !)

Jean-Armand de Mauvillain est un médecin ouvert d’esprit dont la principale préoccupation est le bien-être et donc la santé du patient… Ce qui le distingue de ces bonimenteurs qu’il est obligé d’appeler « confrères » malgré leur incompétence flagrante.

Un état de fait qui n’échappe pas à Molière. En effet, à la suite des conseils aussi dangereux que malavisés du grand Daquin, le célèbre dramaturge va mettre toute son énergie dans la dénonciation de ces imposteurs en usant de sa plume. Dans ses pièces de théâtre il tourne en ridicule les charlatans qui sévissent jusqu’à la cour du Roi. Une audace et un combat qui vont lui valoir quelques ennuis et puissants ennemis supplémentaires.

Nous suivons cette histoire du point de vue de Jean-Armand. Ce dernier est l’ami et le médecin de Molière. Les deux hommes s’entendent bien, sont assez proches et, surtout, partagent le même avis sur les médecins. Tous deux cherchent à faire bouger les choses. L’un en utilisant son art, l’autre en essayant de moderniser la médecine.

Ce petit roman se dévore tant il est intéressant et instructif. De plus, il offre un aperçu plus intime, plus humain de Molière. La plume de Laure Bazire me l’a d’ailleurs rendu fort sympathique.

En conclusion, une lecture enrichissante qui donne envie de se (re)plonger dans les pièces de Molière (ce qui est un exploit étant donné mon désamour pour les classiques…).

Alors qu’ils sont en plein divorce, Phillip s’invite chez sa femme pour lui ordonner de quitter la maison sous quinze jours si elle ne veut pas perdre la garde de leur fils, Alistair. À la suite de cette menace à peine voilée, Imogen voit rouge. Le choc et la peur sont tels qu’elle réagit instinctivement et enferme son mari à la cave. Lorsque l’adrénaline retombe, elle est horrifiée par ce qu’elle vient de faire. En même temps, une petite voix lui souffle qu’elle tient le meilleur moyen d’obtenir ce qu’elle veut tout en protégeant Alistair…

Il faut savoir que Phillip est le parfait exemple du pervers narcissique. En faisant bien attention à ne pas laisser de trace – il tient à sa réputation et son image – il a terrorisé, manipulé, maltraité et humilié Imogen pendant des années. Cette dernière a du mal à s’en remettre, mais elle voit le bout du tunnel. Elle a enfin ouvert les yeux et, surtout, a trouvé la force et le courage de s’éloigner de cet homme toxique. Malheureusement, le divorce en cours entrave sa lente reconstruction en l’obligeant à côtoyer ce monstre…

Il est difficile de parler d’"Un homme parfait" sans trop en dévoiler… Ce thriller vous happe dès les premières lignes et tient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce roman est plein de surprises et que les apparences sont trompeuses. En effet, Imogen n’est pas au bout de ses peines car Phillip a plus d’un tour dans son sac et n’entend pas se laisser faire aussi facilement… C’est ainsi qu’une situation sous contrôle dégénère et se transforme en cauchemar d’un claquement de doigts. Ce qui donne lieu à des scènes où la tension est si palpable que l’angoisse vous prend à la gorge.

Sous la plume de l’autrice, les personnages prennent vie. On partage leurs peines, leurs joies et leurs doutes. Chaque personnage a sa personnalité propre, son histoire, ses fêlures… Ce ne sont pas juste des noms sur du papier. Si bien que ce récit glaçant de réalisme devient très vite immersif et touche le lecteur. On ne suit pas l’histoire de loin, on la vit aux côtés d’Imogen (et des autres dont je ne peux pas vous parler…). Comme elle, on angoisse, on retient son souffle, on tergiverse, on tourne parano, on essaye d’anticiper, on se fait avoir… on espère…

En conclusion, "Un homme parfait" est un thriller captivant (et encore, je trouve le mot trop faible). Cette lecture m’a fait trembler. J’ai retenu mon souffle un bon nombre de fois, je suis allée de surprise en surprise... Jo Jakeman est définitivement une autrice à surveiller car avec ce premier roman plus que réussi elle montre qu’elle a du talent à revendre !